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Un petit aperçu du « Indignez-vous ! » de Stéphane Hessel. (*)
Dans son intro, Hessel revient sur les principaux acquis du Conseil National de la Résistance et rappelle que tout ce que nous subissons à l’heure actuelle « nous aurions refusé de [le] cautionner si nous avions été les véritables héritiers du CNR. » Lui-même, 93 ans, ancien résistant, a participé à l’élaboration du CNR après être passé par Buchenwald, Rottleberode et Dora.
Pour lui, « le motif de la résistance c’est l’indignation ». En résistant « on devient militant, fort et engagé. On rejoint ce courant de l’histoire et le grand courant de l’histoire doit se poursuivre grâce à chacun. Et ce courant va vers plus de justice, plus de liberté mais pas cette liberté incontrôlée du renard dans le poulailler, […] cette « dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie. »
« L’indifférence consistant à dire», « je n’y peux rien, je me débrouille » […] est la pire des attitudes. En vous comportant ainsi, vous perdez l’une des composantes essentielles qui fait l’humain. »
Deux grands défis immédiats doivent susciter un engagement sans restriction :
- « On ne peut pas laisser l’écart […] entre les très pauvres et les très riches se creuser encore. »
- Il faut lutter pour préserver les droits de l’homme. « Il faut agir en réseau, profiter de tous les moyens modernes de communication. » Hessel cite, à cet égard : ATTAC, la FIDH, AMNESTY…
Suit son indignation à propos de la Palestine. « Que les Juifs puissent perpétuer eux-mêmes des crimes de guerre (Plomb durçi) c’est insupportable. […] « Le terrorisme » […] qui en découle […] « est une forme d’exaspération. » Colère qui, si elle ne justifie pas la violence, permet toutefois de la comprendre.
« La non-violence, le chemin que nous devons apprendre à suivre. » S. Hessel cite Sartre pour bien situer la portée de cette affirmation : « Je reconnais que la violence sous quelque forme qu’elle se manifeste est un échec. Mais c’est un échec inévitable parce que nous sommes dans un univers de violence. Et s’il est vrai que le recours à la violence reste la violence qui risque de la perpétuer, il est vrai aussi que c’est l’unique moyen de la faire cesser. » Il précise pour sa part : « que la non-violence est un moyen plus sûr de la faire cesser. […] Pour y parvenir, il faut se fonder sur les droits, dont la violation, quel qu’en soit l’auteur, doit provoquer notre indignation. Il n’y a pas à transiger sur ces droits. »
S. Hessel plaide « pour une insurrection pacifique. » Les manifestations, « sans jeter de pierres » et « sans utiliser la force », organisées par les habitants palestiniens de Bil’id contre le mur que les Israéliens ont érigé en est un exemple. […] « la non-violence […] suscite l’appui, la compréhension, le soutien de tous ceux qui dans le monde sont les adversaires de l’oppression. » J’ajouterais, si j’osais, qu’il ne faut, malheureusement, pas être pressé.
« La pensée productiviste, portée par l’Occident, a entraîné le monde dans une crise dont il faut sortir par une rupture radicale avec la fuite en avant du « toujours plus », dans le domaine financier mais aussi dans la domaine des sciences et des techniques. Il est grand temps que le souci d’éthique, de justice, d’équilibre durable devienne prévalent. Car les risques les plus graves nous menacent. Ils peuvent mettre un terme à l’aventure humaine sur une planète qu’elle peut rendre inhabitable pour l’homme. »
« […] les dix premières années du XXIème siècle ont été une période de recul. Ce recul, je l’explique en partie par la présidence américaine de George Bush, le 11 septembre, et les conséquences désastreuses qu’en ont tirées les Etats-Unis, comme cette intervention militaire en Irak. »
« Comment conclure cet appel à s’indigner ? En rappelant encore que, à l’occasion du soixantième anniversaire du Programme du Conseil National de la Résistance, nous disions le 8 mars 2004, nous vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France libre (1940-1945), que certes « le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des Nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours intacte ».
« Non, cette menace n’a pas totalement disparu. Aussi, appelons-nous toujours à « une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. »
(*) Indigène éditions (Ceux qui marchent contre le vent) 1, impasse Jules Guesde. 34080 – Montpellier France
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